Bien que les céréales et les farines de protéines contiennent des niveaux élevés de nutriments précieux, les animaux ne sont pas en mesure de les utiliser pleinement en raison de leur inaccessibilité ou de leur digestibilité limitée. En général, les aliments complets contiennent plus de 20 % de fractions indigestes, composées de fibres alimentaires, de phytates et de nutriments présentés sous des formes qui ne sont pas entièrement disponibles pour les monogastriques.
Les fibres ont fait l'objet d'une grande attention dans le domaine de la nutrition animale en raison de leurs effets positifs et négatifs significatifs dans différents domaines, tels que le comportement, le bien-être, la digestibilité et les performances. En outre, l'utilisation d'aliments riches en fibres dans l'alimentation des porcs est d'un grand intérêt, car elle permet de réduire le coût des aliments et d'éviter la concurrence entre les industries alimentaires et les industries de l'alimentation animale pour les matières premières riches en amidon. Ces aliments riches en fibres sont généralement considérés comme ayant une faible valeur nutritionnelle en raison de leur faible teneur en énergie digestive ou en acides aminés par rapport aux aliments concentrés à forte teneur en amidon ou en protéines (Woyengo et al., 2014). L'utilisation optimale de ces produits est extrêmement importante pour garantir une production animale durable. L'effet de l'ingestion d'aliments riches en fibres a généralement été une réduction du taux de croissance des porcs. Toutefois, les rapports obtenus sont souvent contradictoires. Les fibres sont constituées d'une variété de composants différents, comme le montre la figure 1.
La synthèse des études internes et publiées a été réalisée (figure 2) et démontre clairement l'effet néfaste des fibres évaluées comme NDF - fibres détergentes neutres (partie des fibres alimentaires) - sur les porcs en croissance et les porcelets.
Figure 2 : Impact des fibres alimentaires (fibres de détergent neutre ; NDF) sur le gain journalier moyen (ADG)
Cette synthèse démontre une corrélation négative entre NDF et performance. Elle suggère également un effet plus néfaste sur les porcs que sur les porcelets.
Au sein des NDF, les arabinoxylanes (AX) sont les PSN les plus représentés dans les principales céréales et les sous-produits couramment utilisés dans l'alimentation porcine. L'énergie digestible et la digestibilité des acides aminés sont fortement corrélées à la teneur en arabinoxylanes de l'aliment : plus la teneur en arabinoxylanes est élevée, plus la digestibilité de l'énergie et des acides aminés est faible (figure 3). Les arabinoxylanes sont des facteurs antinutritionnels pour les porcs ; ils diminuent la digestibilité fécale de 1 % et la digestibilité iléale de 0,6 % pour chaque 10 g/kg d'AX total. Ces valeurs suggèrent un effet assez similaire des ANF sur les acides aminés et la digestibilité.
Figure 3 : Impact des arabinoxylanes sur l'énergie brute et la digestibilité des acides aminés
En effet, pour tirer pleinement parti de l'action enzymatique, il faut bien comprendre la teneur et la structure des fractions indigestes et des facteurs antinutritionnels présents dans les ingrédients des aliments pour animaux. C'est la première étape pour pouvoir prédire l'effet optimal des enzymes. Les enzymes utilisées dans les aliments pour animaux doivent correspondre aux substrats spécifiques trouvés. Les facteurs à prendre en compte lors du choix d'une solution enzymatique pour obtenir des résultats optimaux peuvent être les suivants :
Les enzymes sont très spécifiques de leurs substrats. C'est pourquoi une même famille ou un même dosage peut avoir des niveaux d'activité différents, et donc des performances différentes chez le porc en fonction du contexte alimentaire. Lors du choix d'une solution enzymatique, une bonne compréhension de tous les substrats alimentaires et des facteurs antinutritionnels présents dans l'aliment permettra de faire le meilleur choix. La variabilité de l'effet est associée à l'activité et aux propriétés spécifiques des enzymes. Par conséquent, il convient d'accorder une attention particulière à la combinaison d'enzymes multiples et d'enzymes de débranchement, ainsi qu'à leurs profils cinétiques et de pH, en privilégiant bien entendu une solution multi-enzyme active sur une large plage de pH et présentant une grande spécificité de substrat. Une enzyme fribrinolytique pourrait également être utilisée pour la phytase.
Il existe de nombreuses interactions complexes entre les enzymes, les substrats et l'intestin. Comme nous l'avons suggéré dans la section précédente, l'effet néfaste des fibres peut être considéré comme le même pour tous les nutriments. Par conséquent, l'hydrolyse des fibres augmente la digestibilité de tous les nutriments de la même manière.
Une combinaison de plusieurs enzymes exogènes doit être considérée comme une solution enzymatique unique. Ensemble, elles s'attaquent aux facteurs antinutritionnels présents dans chaque combinaison de matières premières et en libèrent les nutriments. Ce principe est connu sous le nom d'approche Feedase. Comprendre ces effets collectifs, ainsi que la manière dont la santé intestinale a été influencée, est le meilleur moyen de prédire avec précision les performances.
Pour démontrer l'effet synergique de différentes enzymes sur les performances des porcs en croissance, une multi-carbohydrase a été ajoutée à une phytase hautement concentrée, créant ainsi un complexe multi-carbohydrase plus phytase (MCPC - Rovabio® Advance Phy, Adisseo). L'étude, réalisée à la South Dakota State University, a évalué l'effet du MPCP sur les performances des porcs en croissance et en finition (Jerez-Bogota et al., 2020).
Au total, 276 porcs hybrides Lance-Large White femelle × Duroc mâle ont participé à l'essai, réalisé au Swine Education and Research Facility, South Dakota State University (Brookings, SD) aux États-Unis. L'expérience a suivi un plan aléatoire complet, avec 5 traitements alimentaires, 9 répétitions et 6 ou 7 porcs par répétition. Cinq régimes alimentaires américains typiques à base de farine de maïs, de blé et de soja ont été formulés comme suit :
Sur l'ensemble de la période de croissance (34 à 120 kg de poids corporel), les porcs nourris avec l'un ou l'autre des régimes de contrôle négatifs non supplémentés ont eu des performances inférieures à celles du contrôle positif. L'ajout du MCPC aux deux régimes de contrôle négatifs a permis d'améliorer les performances. La figure 4 montre que le rapport gain/alimentation a atteint au moins le même niveau que le contrôle positif. Ces données démontrent que l'ajout de MCPC a permis de récupérer les performances perdues lors de l'alimentation avec des spécifications inférieures. La réduction des niveaux de nutriments a permis d'économiser 20 €/t d'aliments, par rapport au contrôle positif. Cela équivaut à une économie de 4,50 € par porc.
L'approche Feedase améliore la précision des recommandations de formulation pour l'ensemble du complexe enzymatique ajouté à l'alimentation. Elle contribue également à réduire l'utilisation des ressources en phosphore et en azote, en diminuant le gaspillage des nutriments, tout en permettant d'obtenir d'excellentes performances animales.
Figure 4 : L'ajout de Rovabio® Advance Phy a amélioré le rapport global gain/alimentation chez les porcs.
a, b, c – column with different superscripts differ significantly (P < 0.05)
L'amélioration des performances s'explique principalement par une augmentation de la digestibilité totale apparente (ATTD) de la matière sèche, de l'énergie brute, des protéines brutes et du phosphore (figure 5). Cela signifie que la NE et la dig. AA peuvent toutes deux être réduites de 5 %, avec une réduction de 0,134 % d'unité de dig. P, et de 0,114 % d'unité de Ca, dans les régimes alimentaires des porcs - sans aucun effet négatif sur les performances de croissance ou la teneur en cendres osseuses (figure 6).
Figure 5 : Effet du traitement alimentaire sur l'ATTD de la matière sèche, de l'énergie brute, des protéines brutes et du phosphore
Figure 6 : Effet du traitement alimentaire sur l'os (fémur) cendré
L'alimentation des porcs est fortement influencée par la qualité des matières premières et le niveau des facteurs antinutritionnels dans l'alimentation. Dans le contexte mondial des matières premières, l'utilisation massive de sous-produits de matières premières nous oblige à envisager toutes les solutions permettant d'augmenter la digestibilité des aliments. L'utilisation d'un complexe multiglucidique et phytasique (MCPC), dont la recommandation d'utilisation a été développée dans le cadre de l'approche Feedase, peut apporter une double réponse, en assurant un équilibre optimal. Pour tirer le meilleur parti d'une solution, il convient d'utiliser des outils tels que PNE pour l'évaluation des substrats et Predictor pour la prédiction des valeurs de la matrice alimentaire. Plus de 20 essais scientifiques in vivo différents confirment l'effet Feedase de ces deux complexes multi-enzymes (Rovabio® Advance et Rovabio® Advance Phy) sur les porcs dans le monde entier, ce qui permet à Adisseo de développer les recommandations les mieux adaptées à chaque environnement de production.
Les noms de produits et leur disponibilité peuvent varier selon les régions. Pour plus d’informations, veuillez contacter votre représentant local Adisseo.
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Les céréales utilisées comme ingrédients d'aliments pour animaux contiennent des fibres de fractions indigestibles qui réduisent la digestibilité des aliments. La décomposition de ces composants nécessite l'ajout d'enzymes spécifiques dans les aliments pour animaux. Cette opération est cruciale pour éviter la perte de nutriments précieux et son impact économique et environnemental.
Rovabio® est une gamme de solutions enzymatiques qui améliore la digestibilité des aliments d'origine végétale pour les animaux, les volailles et les porcs. Rovabio® permet de réaliser des économies et d'améliorer les performances des animaux tout en contribuant à un meilleur environnement d'élevage, pour plus de durabilité.
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