L'auteur :
Marc PEREL, Adisseo Global Solution Application Manager.
Septembre 2022
L'utilisation de l'eau pour diluer les enzymes pour l'application post-pelletage (PPLA) est une pratique courante et souhaitable. Lors de la conception du circuit et pendant son utilisation, certains points relatifs à la qualité de l'eau doivent être contrôlés afin de garantir l'application correcte des enzymes, la préservation de leur qualité et celle des aliments pour animaux produits.
Le processus de fabrication des aliments composés est principalement un processus sec. Cependant, de l'eau est parfois ajoutée sous forme liquide dans le mélangeur et systématiquement sous forme de vapeur lors du processus de granulation. En plus du procédé, l'eau peut être utilisée pour nettoyer certaines surfaces et camions.
Dans le cas des enzymes liquides, l'eau peut être utilisée comme support ou diluant pour augmenter la quantité de solution pulvérisée afin d'optimiser la distribution homogène dans l'aliment.
L'ajout d'eau peut être évité (et donc les solutions enzymatiques pures peuvent être pulvérisées à 100 ou 200 ml par tonne) lorsque l'installation est particulièrement bien conçue et entretenue pour l'application de faibles doses. Disons que l'ajout d'eau est une garantie supplémentaire.
Cet ajout d'eau n'a pas d'autre impact sur la qualité de l'aliment car il s'agit d'une petite quantité. Il n'y a pas de changement significatif de l'humidité ou de l'activité de l'eau.
En pratique, la ou les solutions enzymatiques (1, 2 ou 3) sont complétées par de l'eau pour atteindre une quantité totale de 1 litre de solution par tonne.
Cette dilution doit être réellement mélangée, et il ne faut pas se contenter de l'arrivée commune de 2 tronçons de tuyaux en amont des buses.
Mais revenons en arrière : les pompes, qu'elles soient destinées à l'eau ou aux solutions enzymatiques, doivent au moins répondre à ces deux critères :
La source la plus courante et la plus sûre est l'eau du réseau, qui est potable et ne nécessite que peu ou pas de traitement.
Dans certaines régions, l'eau du réseau peut être impropre à la consommation et nécessiter un traitement.
Une autre source est l'eau de puits. Sa qualité microbiologique dépend de la profondeur à laquelle elle est puisée, mais une contamination par les eaux de surface est toujours possible.
Selon l'origine et la qualité de l'eau, notamment dans le cas des eaux de puits, plusieurs types de traitements successifs peuvent être mis en œuvre. Nous passerons sur les phases de dégrillage, de floculation et de sédimentation qui sont réalisées dans les stations d'épuration.
Filtration :
Le sable et le gravier sont les médias filtrants les plus courants, mais le charbon actif granulaire est le média de choix car il offre non seulement une excellente filtration mécanique des particules, mais élimine également les composés organiques qui peuvent causer des problèmes de goût et d'odeur.
Désinfection :
pour détruire les bactéries et virus potentiels restants. Le processus le plus courant est la chloration. Plusieurs sources de chlore sont possibles, mais la plus pratique est l'ajout d'eau de Javel (hypochlorite de sodium - NaClO). Pour cette étape, il est plus rare d'utiliser l'ozonation ou la lumière ultraviolette.
Déminéralisation :
En fonction de la dureté de l'eau, c'est-à-dire de sa concentration en minéraux, il peut être conseillé de l'adoucir pour éviter l'entartrage des installations. Une méthode courante d'adoucissement de l'eau consiste à utiliser des résines échangeuses d'ions, qui remplacent les ions comme Ca2+ par deux fois plus de mono-cations tels que les ions sodium ou potassium.
Il existe différentes normes dans le monde pour l'eau potable. L'une de ces normes est celle de la France, où l'eau ne doit pas contenir plus de 0,2 mg/L de chlore au maximum. L'Union européenne a également adopté une concentration de chlore dans l'eau potable ne dépassant pas 0,1 mg/L depuis le 22 décembre 2013.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de ne pas dépasser une teneur en chlore de 0,5 mg/l pour garantir la salubrité de l'eau potable.
Lorsque l'eau provient du réseau d'eau potable, cette garantie suffit à qualifier l'eau pour toutes les utilisations possibles dans une usine d'alimentation.
Si ce n'est pas le cas, le fabricant devra contrôler les critères tels que la concentration en métaux lourds, les pesticides et la qualité microbiologique à une fréquence annuelle.
En l'absence de référence locale, on peut se référer à la directive 2002/32/CE du Parlement européen et du Conseil du 7 mai 2002 sur les substances indésirables dans les aliments pour animaux (métaux lourds et pesticides), et à la directive 98/83/CE relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine (paramètres microbiologiques).
Au-delà de la question de la sécurité, d'autres critères peuvent être mis en cause concernant la dilution des enzymes :
Référence :
Étude du laboratoire CARAT (2021NTE022),
Mars 2021 :
" Malgré des compositions très différentes d'eaux d'origines diverses (ultra pure,Réseau Commentry France, eau de puits Indonésie, eau du robinet Indonésie, eau en bouteille Indonésie), nous ne constatons pas de modification de l'aspect des solutions Rovabio® Max Advance L au cours du
temps (pas de trouble, pas de sédimentation), après 7 jours à 30°C.
Concernant les activités enzymatiques : aucune différence significative n'a été observée entre les différentes eaux, que ce soit pour les xylanases ou les phytases."
Trois principaux facteurs de contamination peuvent affecter la qualité de l'eau et avoir un impact sur la qualité de l'utilisation des enzymes :
Cette étude a testé des concentrations bien au-delà des valeurs maximales recommandées (pour simuler une dérive ou une erreur).
Pour éviter les problèmes de chloration de l'eau, vérifiez régulièrement la concentration de chlore (tous les mois par exemple).
Référence :
Étude du laboratoire CARAT (2020NTE007),
Mars 2020, sur Rovabio® Max Advance L :
" La concentration en chlore actif apportée par l'eau de Javel n'a pas d'impact sur la phytase jusqu'à 5 mg/L. Une diminution de 27% de l'activité phytase est observée à une concentration de 50 mg/L. La concentration de chlore actif apportée par l'eau de Javel n'a pas d'impact sur la xylanase jusqu'à 20 mg/L. Une diminution de 25 % de l'activité xylanase est observée à une concentration de 50 mg/L. Impact de l'ajout de chlorure de sodium : La concentration en chlore libre, apportée par le NaCl, n'a pas d'impact sur la phytase jusqu'à 50 mg/L..../... Il est recommandé de ne pas dépasser une concentration de 5 mg/l de chlore actif et de diluer l'enzyme juste avant son incorporation."
La présence de surfactant dans les circuits est très peu probable mais pourrait se produire dans les cas suivants : nettoyage des circuits sans rinçage ultérieur, circuits de transfert communs avec un surfactant (par exemple ajout dans le mélangeur), ou fuite de lubrifiant (sur une pompe de transfert par exemple).
Référence :
Étude du laboratoire CINACHEM (2019),
"Une petite quantité de tensioactifs initie une précipitation solide dans Rovabio® Advance L, même à température ambiante."
Le risque est faible mais peut se produire au niveau du réservoir d'eau, surtout s'il est partiellement ou totalement ouvert et donc exposé à la poussière de l'usine, et surtout s'il n'y a pas de chloration.
Il convient donc d'être vigilant sur ce point et de prévoir éventuellement une vidange et une désinfection annuelles.
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